Love Winter Blue

Quand l’on ignore qui l’on est, quand l’on se réveille dans une ville sans savoir qui l’on est, on ne peut pas dire que l’on a toujours été comme cela. On ne peut pas dire que l’on aussi agit pareillement dans une telle situation parce que l’on ignore. La seule chose qui nous reste à faire, c’est trouver un moyen de survivre. Survivre… Il faut être méchant ou saisir les occasions qui se présentent à nous ?

Méchante ? Love Winter Blue ? Non, ça ne semble pas pouvoir aller dans la même phrase. Cette jeune femme est plus du type à être opportuniste. Rare sont les fois où elle laisse passer une occasion, à moins d’avoir un très mauvais sentiment. À ce moment, là, elle fera confiance à son intuition, mais il arrive quelques fois que celle-ci ne se manifeste pas ou fasse erreur. Personne n’est parfait et encore moins une intuition. Pour survivre, elle a appris à mentir, ce qu’elle commence à faire très bien, mais elle a encore du travail à faire avent de se faire croire par tout le monde, mais les plus naïfs se font facilement avoir. De nature maladroite, il lui arrive de faire de faire des bourdes monumentales, mais rien ne garantis qu’elle reste longtemps sur place pour pouvoir les réparer. Quand quelques choses vont vraiment trop mal, elle a tendance à prendre la fuite. C’est vrai, fuir est un signe de lâcheté, mais c’est sans doute la meilleure chose à faire quand on veut vivre. On ne peut pas dire qu’elle a une intelligence hors du commun. En fait, elle est plus rusée qu’intelligente, mais il ne faut pas la prendre pour une petite idiote sans cervelle.

Elle a une bonne mémoire, mais elle a tendance à mettre cela sur la faute de son amnésie. Elle dit que plus elle emmagasine des choses et plus elle a une chance de se souvenir de son début de vie. Vrai ou faux ? Cela fait en sorte qu’elle n’oublie pas les petits détails qu’aiment ses clients et comme ils sont. Mais comment peut-être se faire payer pour des saveurs sexuelles Elle n’a donc aucune estime envers elle-même ? Peut-être que oui, mais sans cela, elle serait morte depuis longtemps et, il arrive même parfois qu’elle prenne un réelle plaisir à faire la chose avec le client...ou la cliente. Et puis, si ce n’est qu’un gros dégoûtant, elle fera ce qu’elle à à faire une première fois, puis elle fera tout son possible pour le jamais le revoir. Le meilleur moyen ? Les infections et les maladies transmises sexuellement. Là, ça en décourage plus d’un. Il faut parfois savoir utiliser les peurs des autres.

Malgré tout, elle se révèle être une jeune femme très gentille. Il suffit simplement de mieux la connaître. Elle est souriante, elle a un bon sens de l’humour, même pour les blagues qui ne valent pas grands choses. Love Winter Blue est d’une nature très calme et la patience semble avoir été infuse en elle. En fait, on ne la verra presque jamais s’emporter pour un rien. Si elle doit le faire, quelque chose devra vraiment l’avoir dérangé au plus haut point. Elle aime bien la compagnie des gens et parler avec eux, même si c’est simplement de tout et de rien. Par contre, elle a une peur du sang et par juste de celui des autres. Si l'on veut la paralyser, il suffit juste de lui en montrer. Là, elle fera sans doute tout ce que vous voulez pour ne plus en voir.

Une fille parmi tant d’autres. Pas plus belle que les unes, pas plus laides que les autres. Une simple fille parmi tant d’autre. Voilà ce que l’on trouve à dire sur Love Winter Blue au premier coup d’œil. Il est vrai que son visage est loin d’être le plus séduisant à regarder, mais, en prenant bien son temps et en l’examinant attentivement, on découvre tout de même de jolies choses.

Dans un visage en ovale, on retrouve au milieu de celui-ci un nez. Un nez, c’est tout simple. C’est en forme de triangle avec deux trous. Rien de plus commun chez le mammifère. Par contre, il y a des détails qui peuvent faire en sorte que l’un est plus disgracieux qu’un autre, mais ce n’est pas le cas de celui de Love Winter Blue. Elle a hérité d’un petit nez sans aucune bosse ou verrue ou alors qui n’est pas relevé comme celui d’un cochon. Il est tout simple, mais mignon à regarder. Un peu plus bas, l’on découvre une bouche, une petite bouche pour être exacte. Il est vrai qu’elle n’est peut-être pas très large, mais cela ne veut pas pour autant dire que ses lèvres sont fines, loin de là ! La jeune femme possède de jolies lèvres pulpeuses continuellement recouvertes de bleu qui se marie à ravir avec la couleur de son beau visage, celle-ci d’une couleur très pâle, ressemblant même à celui d’une personne morte noyée. L’été, elle prend un peu de couleur, mais la différence est loin d’être frappant. Elle a juste l’air de venir de mourir il y a quelques heures. Son menton est un peu avancé, mais cela donne l’impression que son visage est un peu plus long, ce qui, en fait, n’est pas trop mal. Si l’on remonte un peu, on découvre de jolies pommettes saillantes, belles comme des pommes. On n’aurait parfois même envie de les croquer. Un peu plus haut, l’on découvre ses yeux, des yeux qui ne ressemblent pas vraiment à ceux des gens normaux. Un peu plus gros que ceux de bien des gens, il est difficile de ne pas les remarquer à cause non pas de leur grosseur, mais bien à cause de leur couleur. D’un très pâle, comme la couleur d’une mer tropicale. Ces yeux lui donnent un air très étrange. Ses cils sont très courts, mais ils sont très nombreux, ce qui rend son regard intense. Des sourcils fins et bien noirs sont perchés au dessus de ses yeux, terminant ainsi son visage. Entourant celui-ci, il y a sa chevelure longue et raide. D’une couleur noire aux reflets bleutés, celle-ci s’harmonise à merveille avec son teint. Celle-ci doit lui arriver dans le milieu de son dos avec un très joli dégradé, mais comme elle attache presque toujours ses cheveux, peu de personne remarqueront ce détail.

Malheureusement pour elle, cette jeune femme a une constitution relativement assez frêle. Ses épaules sont très fines, ses bras aussi, bref tout son corps n’est pas vraiment celui d’une jeune femme de 16 ans. D’accord, elle a des seins, mais elle a parfois le droit de se sentir peu gâté à ce niveau. Ils ne ressemblent pas à des petits pruneaux, mais ils font plus dans des petites oranges. Ses hanches sont apparentes, mais c’est seulement grâce à sa taille fine. Au moins, elle peut se compter chanceuse de ne pas être une grande échalote et de ne mesurer qu’un mètre soixante-deux. Au moins, ça lui donne l’air d’être une fille et pas l’air d’être un monstre, même en petite tenue, des gens la trouve assez attirante pour avoir une partie de jambes en l’air et même de recommencer cela les soirs d’après ou la semaine suivante.

Finalement, elle n’est peut-être pas une fille comme les autres, mais c’est simplement parce que chaque personne est différente les unes des autres, en particulier les femmes.

En noir. Peut importe ce qu’elle portera, le tenue devra être nécessairement noire. Ou avec un peu de bleu. Mis à part ce détail, ce qu’elle portera sera très peu provoquant. En fait, elle fait plus dans le style enfantin, soit des tenue ressemblant à des uniformes scolaires, mais toujours avec des talons hauts. Il parait que ça rends les jambes plu attirantes. Dans un sens, l’on peut dire que les tenues d’écolières, c’est assez provoquant vu les petites jupes courtes qu’elle porte, mais c’est moi terrible que ce qu’elle voit tous les soirs. Même si certaines personnes diront que rester dans le noir, c’est un style qui se nomme le gothisme. En fait, elle n’est pas gothique. Elle aime juste porter du noir avec divers accessoires, dont son merveilleux rouge à lèvre bleu, sans parler de son vernis sur ses ongles. Un ongle noir, un ongle bleu. Un ongle noir, un ongle bleu et ainsi de suite.

Pour ce qui est de ses sous-vêtements, il reste dans le thème bleu et noir. Peut-importe le dessous qu’elle va porter, elle ne portera aucune autre couleur, même si le client lui en fait la demande. On ne la surnomme pas Love Winter Blue pour rien.

Je ne prétends pas que ce que je fais est bien. Je ne prétends pas que c’est éthique ou même morale. Je ne prétends pas que je suis une bonne personne. Je ne prétends pas que je fais ce que je fais par plaisir. Je ne prétends pas ne jamais avoir rien fait de mal. Je prétends seulement faire mon possible pour pouvoir survivre.

Qui je suis ? D’où je viens ? Je ne sais pas. Je l’ignore tout simplement. C‘est peut-être difficile à croire, mais c’est pourtant le cas. Je ne sais rien de mon passé. Mon premier souvenir remonte à cette nuit. J’ignore combien de temps, combien de journées, combien de semaines, combien de mois ou même combien de saisons se sont écoulés depuis cette nuit-là, mais je n’ai rien oublié. C’est comme si cela venait tout juste de se passer. Un premier souvenir, ça ne peut se faire oublier.

J’avais si froid. Chaque parcelle de mon corps était glacée. J’avais l’impression que j’étais un glaçon, mais je n’étais pas si loin de la vérité. Tout autour de moi, il y avait ce tapis blanc, ce tapis si froid, cette neige. D’ailleurs, de gros flocons dansaient tous autour de moi sur une musique endiablée que je ne pouvais pas entendre. Tout autour de moi, je ne voyais que cette neige qui formait pratiquement un mur. J’avais si froid, mais je savais que je ne pouvais rester ici. Si je restais là, j’allais mourir gelée, mais où aurais-je pu aller ? J’étais nue, nue comme un vers. Qu’avais-je fais pour me retrouver dans cet endroit, sans un vêtement, mais aussi sans un seul souvenir. Je ne me souvenais de rien, même pas de mon nom, même pas de ce à quoi je ressemblais. J’avais peur, j’avais si peur. Que devais-je faire ? Me laisser mourir ou bien faire tout en mon pouvoir pour survivre ?

Les secondes passèrent et j’avais de plus en plus froid. J’ai finit par fermer les yeux, un court instant. Et si je restais ici ? Malgré le fait que j’avais froid, j’étais plutôt bien et puis… À qui j’allais manquer si je mourrais ? Sans doute à personne. Pourtant, je ne sais pas pourquoi. Pourtant, j’ai tout de même finit par me relever, mais je me suis écroulée au sol au bout de quelques pas. La neige était trop froide pour mes pieds. Avec un peu d’effort, je me suis tournée de manière à regarder le ciel. Il était recouvert de nuage qui déversait leurs entrailles, mais leur couleur laissait présager que la nuit était en cours. D’ici le levé du soleil, j’allais bien être morte. Tant pis. Pourtant, j’ignore pourquoi, mais quelques chose me dit de regarder vers la droite. Quelque chose me disait de me tourner la tête. Qu’avais-je donc à perdre ? Rien, alors j’ai tout bonnement tourné ma tête. J’ai eu envie de rendre mes tripes, mais j’avais l’impression que j’avais rien dans l’estomac, alors je ne devais avoir rien n’à rendre. J’ai toujours eut horreur de la vue du sang et là, ce n’était ce qui manquait. Cette pauvre petite. Elle avait ou elle s’était ouvert les veines des poignets. Encore aujourd’hui, je ne sais pas si elle n’avait fait ou si l’on voulait faire passer sa mort pour un suicide.

Quand je l’ai vu, j’ai immédiatement tourné la tête et j’ai fermé les yeux. Pourtant, je ne pouvais pas chasser, je n’arrivais pas à chasser l’image de cette personne. Elle était morte et elle avait des vêtements. Des vêtements pour se tenir au chaud. Je sais ce que vous allez dire, mais je n’avais pas le choix. Je ne voulais pas mourir de froid malgré tout ce que j’avais pu penser. Je ne voulais pas.

Avec le peu de forces qu’il me restait, je me suis remise sur pieds et j’ai déshabillé la petite. J’ai pris sa petite jupe noire, ses longs bas noire, ses petits bottillons eut aussi noire, son chemisier bleu, son manteau noir, ainsi que ses mitaines et son foulard bleu. Et oui, je lui ai laissé sa petite culotte et son soutient gorge. Ce genre de chose, ça ne se partage pas, surtout quand ce n’était pas propre. C’était tout de même drôle que je connaisse cela, mais pas qui j’étais. Amnésie ?

Les mains dans les poches, je suis sorties de la petite ruelle dans laquelle je m’étais réveillé, mais marcher avec ces petits bottillon, ce n’était pas facile, surtout sur de la glace. Alors, comme une pauvre conne, je suis tombée sur le derrière. La jupe était tellement courte et évasée qu’elle s’était relevée dans ma chute, dévoilant plus qu’il n’en fallait. Je croyais qu’il n’avait personne, alors je suis restée un petit moment les jambes écartée et la jupe relevée, mais j’ai vu une silhouette s’avancer vers moi. Il ne faisait aucun doute que cette personne avait tout vu, surtout que j’avais eu le bonheur de tomber à un endroit où il y avait de la lumière.

« Vous devriez faire un peu plus attention » C’était ce qu’il m’avait dit. Sa voix était chaude et il avait un beau visage. Vous savez, le genre de visage qui fait craquer toutes les filles même si l’homme en question devait bien avoir 50 ans. Il me tendit la main pour m’aider à me relever, mais je suis restée un petit moment à le regarder, avant de réagir et de la saisir.

« Comment vous appelez vous ? » C’était ce qu’il me demanda par la suite, mais voyant que je ne répondais pas, quelque chose se passa dans son esprit. Je ne serais dire quoi exactement, mais quelque chose se passa.

« Alors, dans ce cas, je vais t’appeler Love Winter Blue. Viens avec moi » Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai opposé aucune résistance. Je l’ai suivit si docilement, en le tenant pas la mais, comme si j’avais peur de me faire abandonner. Pourtant, c’était lui qui m’avait dit de le suivre, alors pourquoi il disparaîtrait ? On est entré dans un bâtiment. Quelques personnes le saluèrent, mais ils semblaient plus intéressés par moi. Il me fit passer devant dans les escaliers et il me suivit. J’aurais pu être gêné du fait qu’il pouvait voir mon derrière, mais il avait tout vu un peu plus tôt, alors je n’avais plus rien à lui cacher. Je crois que j’ai monté trois étages avant qu’il me fasse entrer dans une chambre. Il entra aussi et il ferma la porte derrière lui, avant de la verrouillée. Il s’approcha de moi par l’arrière et il fit glisser mon manteau au sol. Il sentait si bon, que je n’opposai aucune résistance lorsqu’il commença à déboutonner mon chemisier. J’étais si bien ici. Il faisait chaud. Comme pour mon manteau, il fit glisser mon chemisier au sol. Il fit quelque tour autour de moi, m’observant, puis il s’arrêta, retira mes bottillons, mes chaussettes, avant de faire courir ses doigts le long de mes jambes et de faire glisser ma jupe au sol. J’étais de nouveau nu comme un vers, mais là, c’était différent. Je savais qu’il n’allait pas juste me regarder.

En effet, il l’amena jusqu’au lit et il me fit allonger sur le dos en son plein centre. Pendant moins dune minutes, je le regardai retirer ses vêtements un à un, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien pour le couvrir. Il s’approcha du lit, puis monta sur celui-ci, avant de faire courir ses mains sur tout mon corps, partout où il pouvait le faire. La suite n’a pas besoin de détail. Tout le monde sait ce que l’on a fait. Quand ce fut finit, il me donna une liasse de billet et il me demanda de revenir demain, avant de quitter la chambre en me disant que je pouvais y passer le reste de la nuit. Je me suis rhabillée et c’est là que j’ai remarquée la marque étrange à l’intérieure de ma cuisse. Une tâche de naissance ? Sans doute, oui, sans doute. Sans me poser plus de question, j’ai fermé les yeux et j’ai dormi. J’ignore quelle heure il était quand je me suis réveillée, mais je suis partie de cet endroit à ce moment là. Une fois dehors, j’ai fait un petit tour du quartier et c’est là que j’ai appris que j’étais à Manhattan. Manhattan, c’est bien, non ?

Par la suite, je suis entrée dans quelques boutiques et j’ai fait des emplettes. Je ne pouvais me résoudre à porter les vêtements d’une mortes. J’allais même essayer de la retrouver, mais la faim eu d’autre projet pour moi. Quand j’ai eu finit de manger, je suis retournée dans cette chambre et l’homme était là. Le même manège que la veille commença. Ce fut ainsi pendant très longtemps. Le soir, j’allais le voir et durant le jour, j’errais dans la ville, mais l’homme finit par ne plus venir. Inquiète, j’ai finit par aller demander à quelques personnes. C’est alors que j’ai appris qu’il était mort.

« Si tu veux, tu peux venir t’amuser avec moi ! » Une femme me proposa cela. Comme je n’avais aucun endroit pour passer la nuit, je suis partie avec elle. La chose fut un peu différente, mais pas du tout désagréable. Comme pour le vieil homme, elle me paya, mais elle ne me demanda pas de revenir. C’est alors que j’ai compris que j’allais devoir aller voir ailleurs, aller recruter dans la rue.

Je ne prétends pas que ce que je fais est bien. Je ne prétends pas que c’est éthique ou même morale. Je ne prétends pas que je suis une bonne personne. Je ne prétends pas que je fais ce que je fais par plaisir. Je ne prétends pas ne jamais avoir rien fait de mal. Je prétends seulement faire mon possible pour pouvoir survivre.

Qui je suis ? D’où je viens ? Je suis originaire de Manhattan et je me nomme Love Winter Blue. Je travaille comme fille de joie pour survivre. C’est la seule chose que j’ai trouvé et ça me convient parfaitement. Je suis une fille de 16 ans et les gens aiment bien les filles comme moi. Je ne suis pas la plus belle, mais j’ai mes charmes. Je suis ici depuis… J’ignore combien de temps, combien de journées, combien de semaines, combien de mois ou même combien de saisons se sont écoulés depuis mon réveille.