Terra Apocalyptica
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Un monde futuriste aux portes de l'Apocalypse... Lucifers, Filles de Feu ou Humains, soyez Maître de votre Destin !
 
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 Après l'Aria...

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Berlin
Reine de Coeur
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MessageSujet: Après l'Aria...   Après l'Aria... Icon_minitimeVen 14 Mar - 2:03

La Cantatrice salua d’un signe de tête et quelques spectateurs conquis lui lancèrent plusieurs roses aux couleurs diverses.
Berlin elle-même, en retrait dans l’ombre d’un balcon tendu de velours cramoisi se leva lentement et sans retirer ses longs gants de satin noir, envoya elle aussi sur la scène une fleur aux sombres pétales dont la couleur d’encre luisait dans le noir.
L’aria interprété par la chanteuse lui avait retourné l’estomac, chamboulé l’esprit, arraché quelques larmes.
S’accoudant à la rambarde, la jeune femme avait l’air rêveur et ses lèvres un peu boudeuses peintes d’un rouge grenat restaient closes en dépit de la présence à ses côtés de son amie Silver.
Mais la Reine de Cœur était ainsi et n’avait pas l’habitude d’exprimer ses sentiments. Chez elle, beaucoup de choses se traduisaient par une excessive mélancolie contre laquelle lutter était vain. Souvent, elle s’enfermait dans son appartement situé au dernier étage d’une grande tour, se recroquevillait dans un fauteuil en face de sa baie vitrée et écoutait de la musique depuis le crépuscule jusqu’à ce que l’aube déchire la couche duveteuse des nuages. Car si Berlin était décidée et volontaire, il subsistait chez elle des silences que respectaient ceux qui la connaissaient bien.
Et la Reine de Pique faisait partie de cette infime partie de la population pouvant réellement comprendre les incertitudes de la jeune femme.
Devenues chiffres à peu près au même moment puisque n’ayant qu’un an de différence, les deux adolescentes expatriées s’étaient trouvées et entre elles, ni tabous ni secrets.
La brume qui dansait dans les prunelles dissemblables de d’Ira sembla soudain se dissiper lorsque la lumière se fit dans l’Opéra.
Se redressant, elle lissa machinalement du plat de la main la soie émeraude de sa robe de gala, une longue pièce de tissue droite drapée à la grecque et dévoilant ses épaules couvertes d’une étole noire aux reflets ambrés.
Alors qu’elle se déplaçait pour rejoindre la sortie afin de prendre un peur l’air, son regard glissa vers Helena à qui elle s’adressa de sa voix grave et posée.


« Sortons un peu veux-tu ? »

Même si la phrase sonnait comme une question, il s’agissait plutôt d’une affirmation. Parce que même si la norvégienne refusait sur l’instant, la jeune femme savait qu’elle finirait par la rejoindre ne serait-ce qu’un court moment plus tard.
Le bruit des talons de Berlin rythmait sa lente et élégante marche et ses hanches ondulaient doucement sous le beau drapé de sa robe. Plusieurs hommes qui fumaient leur cigare durant l’entracte s’adressèrent à elle de façon enjôleuse mais elle les balaya d'un air hautain, fixant un point imaginaire droit devant-elle.
Car même si elle n’était pas de haute stature, la Reine de Cœur était charismatique et une fascinante aura de mystère lui collait à la peau.

Un compliment bien tourné destiné à Silver la fit sourire : c’était toujours ainsi lorsqu’elles étaient toutes les deux. A croire que les hommes redoublaient de lourdeur quand deux jeunes femmes aux physiques avantageux étaient ensemble.
Repoussant une mèche échappée de son chignon derrière son oreille droite, elle ouvrit la porte et l’air froid s’engouffra dans le hall.
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Silver
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MessageSujet: Re: Après l'Aria...   Après l'Aria... Icon_minitimeLun 17 Mar - 0:31

De marbre, Silver observait la cantatrice remercier les spectateurs. De tout le spectacle elle n’avait dit mot et n’avait pas esquissé le moindre geste. Bien calée dans sa chaise, droite comme un I, ses prunelles étrangement rosées fixées sur la scène dans un regard sans expression, elle avait laissé ses mains sur ses genoux, tenant un sac à main en cuir d’une quelconque grande marque. Ce n’était pas qu’elle était insensible à toute la beauté d’un tel Aria, mais à vrai dire, Helena Jakobsen n’était pas une admiratrice d’opéra.

Elle avait cependant accepté d’y accompagner ce qu’on pouvait appeler, pour elle, sa meilleure amie, Ira. Certes elle avait tout d’abord refusé, mais s’était ravisée « pour faire plaisir ». Elle avait même fait l’effort d’être présentable : ses longs cheveux incarnadin avaient été bouclés, et tombaient en cascade sur ses épaules jusqu’au milieu de son dos, et elle portait une longue robe de satin noir sans manches, sans fioritures, seulement agrémentée d’un châle de taffetas de la même couleur.

À la question que lui posa Berlin, Silver se tourna vers elle; à vrai dire, elle n’avait même pas remarqué qu’elle s’était levée. Elle hésita, véritablement confortable dans la chaleur du balcon, mais finit par rejoindre la demoiselle à la sortie.


« Comme tu veux. »

Sa voix était doucereuse, mais coupée au couteau. Certes son ton n’était pas très amical, mais Berlin savait que ce n’était pas dans l’habitude de Silver de sauter de joie à la moindre occasion.

Alors que, à l’unisson, les talons de Silver et Berlin claquaient avec rythme, certains hommes les abordaient avec diverses approches. Alors qu’Ira traçait son chemin avec droiture, Helena n’hésitait pas à lancer quelques regards langoureux, ralentissant même pour jauger les gens qui la regardaient. Elle était comme ça : le besoin de plaire était plus fort que tout, et autant l’alimenter…

Ira, que Silver suivait sans vraiment la regarder, poussa la porte de l’Opéra : la Reine de Pique revint sur Terre, réveillée par la brise mordante et plus glaciale que fraîche. Elle suivit sa collègue et amie jusqu’à l’extérieur, ses longs cheveux et le bas de sa robe bercés par le vent.


« Ravie de t’avoir accompagnée. Vraiment. » fit la norvégienne à l’irlandaise.

Helena fouilla son sac à la recherche de son miroir de poche et de son rouge à lèvres, qu’elle appliqua très doucement sur ses lèvres. La couleur n’était pas très foncée, mais rosissait un peu les lèvres terriblement pâles de la scandinave. Lorsqu’elle ne se maquillait pas, on pouvait la croire malade : cependant, avec un coup de blush sur chaque pommette et un peu de gloss arrangeaient généralement les choses.
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Berlin
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MessageSujet: Re: Après l'Aria...   Après l'Aria... Icon_minitimeMer 19 Mar - 22:48

Comme revigorée par la brise glaciale qui s'enroulait autour de son corps tel un ruban invisible, Berlin poussa un long soupir et lança un regard en coin à Silver qui retouchait son maquillage avec un soin hypnotique : même si elle n'en disait rien, cela lui faisait plaisir que son amie l'ait accompagnée.
En effet, la jeune Reine de Coeur n'était pas ce que l'on pouvait appeler une "femme sociable" et depuis son arrivée à Manhattan, ne lui étaient venu ni les occasions ni l'envie de se faire des amis, ou tout du moins des collègues. On pouvait dire que toute aussi obnubilée qu'elle était par son travail, l'européenne n'avait guère le temps pour les relations sociales. Et quand bien même cela aurait ennuyé la plupart des gens, il lui était profondément égal de savoir qu'il n'y avait que des numéros d'agents dans son répertoire, que personne ne connaissait la date de son anniversaire et qu'aucun petit ami attentionné ne réchauffait son lit quand tombait le soir.

Une existence de solitude.

C'était sans doute ce que sa propre mère avait du supporter avant de rencontrer son père et de fonder une famille.
Berlin avait toujours été étonnée de son ascendance et oubliait sans cesse qu'une partie d'elle-même était issue d'une de ces fameuses Filles de Feu que tant de personnes recherchaient : ironie du sort, si il lui était donné d'en croiser une, jamais la Reine de Cœur ne la reconnaîtrait. Une fois, Aysleen avait révélé à sa fille qu'elle était spéciale et qu'autrefois, une marque diabolique l'emprisonnait dans une nature ni totalement humaine, ni totalement éthérée : ainsi, l'irlandaise lui avait dévoilé le haut de sa cuisse où, auparavant, était imprimé l'étrange tatouage. Avec toute la meilleure volonté du monde, la petite fille avait posé ses doigts potelés sur la peau douce et blanche à l'odeur d'amande sans sentir ni rien voir d'étrange.
Aysleen avait rit et pris sa fille dans ses bras.
Il faisait beau ce jour là et le soleil agonisant du crépuscule filtrait à travers les rideaux à la transparence presque flottante dans la chambre toute de blanc tapissée. Etonnamment, la jeune femme n'avait pas tant de souvenirs que cela avec celle qui lui avait donné la vie.
Inlassablement, elle s'avérait incapable de ressasser autre chose que l'image du Lucifer la lui arrachant pour l'emporter dans les profondeurs de la terre.

Lorsque ces pans de mémoires lui revenaient, Berlin sentait une bouffée de rage teinter l'albâtre de son visage aux traits fins et souvent si peu expressifs qu'ils semblaient sculptés dans la cire. Peu de choses étaient ainsi capable de la faire sortir de ses gonds.
Mais, reprenant ses esprits, elle dissipa son trouble et sourit à Silver d'un air un peu absent.


" I 'gin to be aweary of the sun... "

Bien sûr, elle attendait que sa compagne termine la citation.
Parce qu'on n'y pouvait rien, Berlin vénérait Shakespeare, jusqu'à connaître par cœur certains rôles ou scènes entières de ses pièces préférées. Cette citation en l'occurrence, était extraite de la scène 5 de l'acte V de Macbeth où le désespoir et la lassitude du héros ombraient de ténèbres l'infortune de ses soucis. D'ailleurs, cette tragédie terriblement humaine était sans nul doute la favorite de la Reine de Cœur.


[Oh la la la lose, il était temps que je me remette au RP --_--]
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MessageSujet: Re: Après l'Aria...   Après l'Aria... Icon_minitimeJeu 20 Mar - 18:22

Berlin n’était pas la seule à vivre une existence de solitude, d’éternel silence. Si l’irlandaise n’avait jamais eu le temps d’avoir une vie sociale, Silver, elle, n’en avait simplement pas l’envie. Jamais elle n’avait pris le temps de mieux connaître une personne en particulier, homme comme femme, et même les animaux n’appréciaient guère sa compagnie. Certes quelques nuits enflammées s’étaient imposées à elle, mais jamais vraiment l’amour ne l’avait frappée en plein cœur. Peut-être n’était-ce pas un hasard si sa faction était celle du Pique, opposé au Cœur ? Elle ne saurait dire. Bien qu’elle fut une jeune femme en perpétuel besoin d’attention, elle n’avait jamais vraiment songé à l’idée d’obtenir ce qu’elle désirait d’un seul et unique homme.

Helena jeta un regard en coin à Ira en rangeant son petit miroir dans son sac à main en cuir. L’air éternellement de marbre et détendu de Berlin était quelque peu troublé. Silver n’en savait que peu sur l’histoire de son amie; certes, elles étaient souvent ensemble, mais jamais elles n’avaient vraiment eu de discussion à cœur ouvert, ou alors quelques bribes, mais rarement plus de quelques sous-entendus. Cependant, elle savait ce qui rongeait Ira de l’intérieur, aussi resta-t-elle silencieuse jusqu’à ce qu’elle se soit rassérénée, respectant la tristesse – mais aussi la rage – de sa collègue.

Un léger sourire en coin, l’un des rares d’Helena, apparût sur son visage. Les citations tirées de Shakespeare que la Reine de Cœur récitait par centaines amusaient toujours son homologue de Pique. Bien qu’elle les sût maintenant par cœur, tant elle les avait entendues, Silver ne se lassait pas de donner la réplique à son amie.


« And wish the estate o'the world were now undone. »

Le sourire d’Helena s’étira presque imperceptiblement. Ces phrases avaient tellement de sens à ses oreilles qu’elle n’avait qu’à se laisser bercer par elles pour voir défiler devant ses yeux des centaines d’images. Une image vaut mille mots pour certains; pour elle, c’était un mot qui valait mille images.

« Je commence vraiment à être douée à ce petit jeu. » se félicita-t-elle, cet infime sourire espiègle toujours ancré au visage. « D’ailleurs, j’aimerais bien que tu m’amènes à une pièce de Shakespeare, un jour. »

Il était rare que Silver exprime un souhait, ou ne serait-ce qu’un très banal désir. Mais il était vrai qu’elle aurait aimé mieux connaître ce tragédien célébrissime, qu’elle n’avait jamais pris le temps de lire. Il fallait dire que ses soirées, Silver les passait à jouer de la guitare ou de la batterie dans sa grande maison, qu’elle partageait seulement avec son ombre.

« Enfin, si tu veux. »
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MessageSujet: Re: Après l'Aria...   Après l'Aria... Icon_minitimeDim 30 Mar - 0:20

Un vent d'enthousiasme souffla sur le visage de Berlin.

" Avec plaisir ! "

Resserrant son étole autour de ses épaules blanches, elle avança le bras et saisit la main de Silver qu'elle pressa amicalement.

" Au fait, il faudrait que tu passes chez moi prendre un verre, je sais que l'affaire que nous suivons en ce moment est particulièrement fatigante. "

Son ton avait été doux mais la ligne de ses sourcils s'était brisée en un froncement inquiet.
Oui, la mission que les deux jeunes femmes menaient était assez ardue : un petit nombre de Lucifers s'étaient alliés pour semer la pagaille dans la ville et ses environs, et cela préoccupait véritablement l'irlandaise qui, ayant vu le désastre d'une rencontre avec un de ces démons sur sa vie, redoutait plus que tout leur influence sur une population qui ne savaient pas de quoi ils étaient capables.

" Je ne sais pas ce que tu en penses, mais il faudrait en parler aux deux autres, Raphaël, et le Roi dont j'oublie toujours le nom... Bref, là n'est pas la question. Toujours est-il que nous sommes les seules au courant puisque nos deux factions se complètent et prennent leurs informations directement sur le terrain. "

Oui, Ira parlait beaucoup, mais auprès de son amie, elle s'autorisait la relâche.
Cette soirée d'ailleurs était très agréable et les magnifiques compositions de l'opéra avaient caressé ses oreilles avec des mélodies d'une telle suavité...

En y réfléchissant, la jeune Reine de Cœur aurait aimé être concertiste. Son talent au violoncelle le lui aurait permis, mais le Destin en avait décidé autrement : comment venger sa mère et protéger les siens avec comme seule arme un archet en bois et crins de cheval?
Bon certes, l'image était comique, mais mise en pratique, il ne serait pas faux de dire que "pitoyable" serait un terme plus approprié.

Se retournant vers la Reine de Pique, Berlin héla un taxi, une belle voiture noire flottant sur la chaussée qui s'arrêta juste devant elle.
Ouvrant la portière, elle eut un sourire et esquissa même un petit clin d'œil.


" Votre voiture est avancée très chère ! "

Ce qu'il y avait de bien à New York c'était que contrairement à Paris, les voitures prenaient des passagers n'importe où.
Ira se souvenait lors de son arrivée pour étudier à Sciences Po : ça avait été l'Enfer pour trouver ce qu'elle appelait "un cab".
Etrangement, cette ville à la personnalité glamour et show off lui manquait. Le pont Mirabeau, Notre Dame... que des monuments magnifiques qui à eux seuls valaient le détour : en dépit de la modernisation croissante les français avaient réussi à préserver ces édifices dans un état quasi parfait. Certes, le public ne pouvait plus y accéder librement et seules les personnes possédant un passe spécial en avaient le droit. Mais rien que les voir donnait à cette amoureuse des temps passés une nouvelle force.
La jeune femme ignorait si son amie avait déjà été en France.
Il était vrai que toutes deux ne parlaient pas beaucoup de leurs vies respectives.
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MessageSujet: Re: Après l'Aria...   Après l'Aria... Icon_minitimeMer 9 Avr - 3:29

Helena se contenta de sourire brièvement à la réponse positive de la Reine de Cœur. Sans vraiment le retenir, comme elle le fait à l’habitude, en le laissant juste apparaître éphémèrement, le temps de quelques secondes, sur ses lèvres pâles rehaussées de rose champagne. La main gantée d’Ira dans la sienne, nue aux longs ongles manucurés, la réconforta. Certes elle n’était pas en état de crise ou de colère, mais juste de savoir que quelqu’un avait de l’affection pour elle l’apaisait, bien qu’elle ne le montrât pas; cela irait à l’encontre de sa très froide personnalité, celle qu’elle aimait montrer et qu’elle ne reniait que lorsqu’elle était seule avec sa collègue et amie.

Elle acquiesça du chef lorsque Berlin l’invita à prendre un verre, pour discuter de la mission actuelle. Ce n’était pas qu’elle était spécialement excitée à l’idée de parler boulot en pleine soirée, mais le mot « verre » n’était pas tombé dans l’oreille d’une sourde. Bien qu’elle n’aimait pas se le faire remettre sur le nez, et encore moins avoir à l’avouer, Silver était, comme l’on dirait, un peu portée sur la bouteille. Elle rêvait déjà d’un bon verre d’Aquavit, une boisson typiquement scandinave, dont son pays d’origine est selon plusieurs le meilleur producteur. Dans un soupir, elle osa même penser à quel point elle devait faire un tour et s’en acheter une (ou deux, ou trois) autre bouteille. Et pourquoi pas une de vodka, aussi…


« Oui bien sûr. Je comprends. »

Évidemment, ce n’était pas du bluff : Helena comprenait parfaitement de quoi Ira voulait parler. Il fallait dire que ce petit groupe de fauteurs de trouble, s’il s’agrandissait, risquait de devenir une menace considérable pour la Black Baccarat et toutes les personnes que les Lucifer traquaient généralement. Leurs deux factions étaient mises de l’avant dans cette mission, et Helena s’acquittait de sa tâche à la perfection, tout comme Berlin. Cependant, mieux valait ne pas prendre de chances et penser tout de suite à un plan d’urgence, au cas où la situation deviendrait incontrôlable.

Paranoïaque, Silver ? Non… enfin, si. Énormément. Il ne se passait pas une journée où elle n’avait pas l’impression d’être suivie, épiée, traquée. Elle finissait toujours par se raisonner, mais sa nature nerveuse et angoissée prenait toujours le dessus sur son bon jugement. Elle écouta avec intérêt, sortant de son envie de boire et sa paranoïa pendant un moment, ce que Berlin avait à lui dire, et répéta son mouvement positif de la tête.


« Oui. Maintenant que la menace est bien réelle, toutes les unités doivent être préparées à intervenir lorsqu’elles le devront. Vite et bien. »

La Reine de Cœur fit signe à un taxi, qui se rangea rapidement sur le côté pour prendre les deux demoiselles. Son aînée lui fit même l’honneur de lui ouvrir la porte en lui esquissant un clin d’œil, sourire aux lèvres. Helena ne lui répondit pas, pour la simple et bonne raison qu’elle ne savait pas fermer un seul œil à la fois sans tordre tout son visage en une expression de contrition complète. Elle se contenta de lui expédier un très bref sourire, puis d’entrer dans la voiture, de très près suivie par son amie. Helena se glissa sur les sièges en cuir jusqu’au fond, pour laisser la place à Berlin, puis jeta un coup d’œil à leur chauffeur. Noir de peau, portant toutes les caractéristiques d’un Africain de l’est, peut-être de Somalie ou de l’Éthiopie selon elle. Près de lui, dans le porte-verre, les restes d’un café et un papier de pâtisserie. Sa voiture était propre et récente, et l’homme lui-même était tout de même bien mis et de belle allure. Contrairement à ce qu’on rencontrait généralement dans les grandes artères de la ville, ce chauffeur avait plutôt la classe. Ou du moins c’était l’impression qu’il donnait. Il fallait dire que les deux femmes étaient sorties dans un quartier riche de la ville, et que sans doute, différents chauffeurs arpentaient les taudis et les alentours de l’opéra.

« Où est-ce que je peux vous mener, mesdames ? »
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MessageSujet: Re: Après l'Aria...   Après l'Aria... Icon_minitimeVen 11 Avr - 2:40

[MDR Silver l’alcoolique xD Comme une envie de demander à la joueuse… « combien de verres as-tu bu ? » x) ]

« Au Velvet Elsinore… »

Puis, s’adressant avec une certaine malice à son amie :

« La soirée n’est pas terminée… n’est-ce pas ? »

L’espace d’une nuit Berlin avait pu oublier son harassant travail et se détendre auprès de sa seule véritable amie : c’était un soulagement de faire partie de la même équipe que Silver car les deux se complétaient et se couvraient à merveille. Et puis leur complicité et cette façon qu’elles avaient de se comprendre d’un seul regard étaient un atout considérable lors des missions délicates ainsi que des réunions ennuyeuses.
Cependant chassez le naturel et il revient vite. Au galop même.
Le visage de la jeune femme redevint sérieux à mesure que les immeubles et les néons défilaient devant les vitres teintées du taxi.


« Mais tout de même, cela m’inquiète. Je n’aurais jamais pensé que des êtres si solitaires s’uniraient. Visiblement nous avons à faire à une nouvelle génération de Lucifers qui mettent de côté leur répugnance afin d’être plus efficaces. Ce qui me donne quelque souci c’est aussi que nous n’avons pas la moindre idée de leur but réel… Pour des démons aussi intelligents tuer quelques filles de feu voire un ou deux humains en extra, ce n’est pas raffiné… Ce ne doit même pas être amusant. Tant que nous ne saurons pas à quoi nous attendre nous serons impuissants. »

Un nuage passa sur le front blanc de l’irlandaise et elle retira ses gants comme pour se donner une contenance avant d’oser un regard vague vers la vitre.
Tout cela ne lui disait rien qui vaille et elle était d’avis qu’il faudrait mener un long et difficile combat – autant dire une croisade même ! – afin de débarrasser le monde de ces Lucifers grouillants.
Car Ira les méprisait. Au delà de les détester, car la Haine était prenante et fatigante. Mépriser au contraire c’était comme tuer : tellement simple… Jusqu’où serait-elle prête à se corrompre pour le bien d’autrui ? A plonger ses belles mains d’artiste dans la souillure du sang pour se venger ? Il n’y avait là pas de réponse. La jeune femme refusait de se projeter dans l’avenir tout simplement parce qu’elle essayait le plus possible de retenir le passé. Des bribes entre ses doigts fins et des vapeurs au fond de ses yeux. Des étincelles dans son cœur.
Secouant la tête comme pour se tirer de la tête ces pensées quelque peu morbides, Berlin se tourna vers son amie sans toutefois fabriquer de sourire, de masque de circonstance.


« Ce que je refuse. Il faut absolument… »


« BAM ! »


Un énorme choc fit s’arrêter la voiture avec violence et les corps bien que portant la ceinture de sécurité furent projetés en avant.
L’épingle à chignon ouvragée qui ornait les cheveux de la Reine de Cœur glissa et ses ondulations dorées se répandirent autour de son visage, s’entremêlant dans le carambolage.
Quand elle eut repris ses esprits, la jeune femme se tourna immédiatement vers Silver.


« Oh mon Dieu tout va bien ?! »

Se détachant afin de vérifier que le conducteur n’avait rien, elle poussa un petit soupir de soulagement en voyant qu’il était seulement évanoui.
Laissant tomber son étole pour s’extraire du véhicule, elle sortit sous la pluie : les lumières de la rue, une petite artère coupe gorge, étaient très diffuses et on n’y voyait presque rien.
Replongeant le haut du corps dans la voiture pour se saisir de sa pochette qui contenait son ‘’disc’’ de fonction – une plaque en alliage de différent métaux ronde et fine de la taille d’une lentille de contact auto-adhérante que l’on presse sur la tempe afin d’avoir entre autres : une connexion avec la base de donnée de la Black Baccarat ainsi que son serveur, un accès haut débit à Internet et le plus important, des gadgets comme le bouclier magnétique et… les lunettes holographiques permettant de voir dans le noir -.
Berlin l’enclencha immédiatement et une silhouette apparu dans son champ de vision…
Celle d’un homme d’une quarantaine d’années aux yeux rouges luisants dans la pénombre. Un Lucifer qui leur avait fait heurter une borne délibérément… un démon diabolique.
La jeune femme recula lentement vers le véhicule afin de compter sur l’appui de Silver au cas où la situation s’avèrerait délicate et mis la main à sa cuisse où se trouvait son arme, bien calée dans un bel étui en cuir : il était important de prendre le contrôle de la situation avant que celle-ci ne devienne impossible à gérer.
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MessageSujet: Re: Après l'Aria...   Après l'Aria... Icon_minitime

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